Constatant que peu de sportifs se sentent concernés par l’environnement, trois jeunes athlètes ont créé en 2023 l’association les ClimatoSportifs. L’objectif est double : sensibiliser le milieu aux enjeux environnementaux et sociaux, et faire du sport un allié de la lutte contre le changement climatique.
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Mathéo Gabon, Younès Nezar et Amélie Clerc s’engagent sur la voie de l’écoresponsabilité : ils exercent des métiers liés à l’environnement, ont végétalisé leurs assiettes, limitent leurs déplacements en avion, s’engagent auprès de collectifs comme Pour un réveil écologique. Mais « dans nos activités sportives – athlétisme pour Younès et moi, escrime pour Amélie – nous nous sentions un peu seuls, raconte Mathéo Gabon, ingénieur dans la construction durable et sprinter semi-professionnel. Les sportifs sont à la fois victimes et contributeurs du réchauffement climatique. Nous avons créé les ClimatoSportifs pour leur faire prendre conscience de cela : ils doivent agir, ne serait-ce que pour pouvoir continuer à vivre leurs passions. »
En participant aux Championnats de France d’athlétisme, je veux montrer qu’on peut être sportif de haut niveau sans protéines animales.
Jouer collectif contre le réchauffement
L’association compte aujourd’hui une trentaine de bénévoles. Lors des compétitions, on les reconnaît à leur manchette aux couleurs des « Warming Stripes », ces bandes bleu et rouge représentant l’accélération du changement climatique. Ils ont rédigé une « Charte pour un sportif responsable » et en font la promotion auprès de leurs pairs. Cette charte invite notamment à se pencher sur ses mobilités, son alimentation, ses équipements et ses sponsors. Elle incite à parler de ses efforts, même imparfaits, autour de soi, pour engager un mouvement collectif. Les ClimatoSportifs animent par ailleurs des ateliers dans les clubs, professionnels et amateurs : ils y parlent écologie en partant du quotidien des athlètes, de leurs entraînements et de leurs équipements. Depuis quelque temps, ils interviennent aussi auprès des écoliers et des publics des compétitions.
Ce sera le cas par exemple sur une fan zone des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, avec des ateliers pour tous (cuisine végétale protéinée, défis sportifs, etc.). « Parce qu’il est fédérateur et porteur de valeurs positives, le sport permet vraiment de s’adresser à tout le monde ! », se réjouit Mathéo Gabon.